Morts-nés
Morts-nés
Les enfants morts-nés n'ont pas la force
de combattre, ni celle de se défendre,
Aussi, n'ayant pas réussi l'examen
du baptême, fréquentent-ils les bars à thèmes,
Où ils rencontrent, parfois la mère de Verlaine,
conjurant l'avenir avec ses bocaux de fœtus.
Si les dents vieillissent avec l'âge, la sagesse,
au fond, tout là-bas, sait se faire très discrète.
La cervelle humaine est une machine à broyer les idées,
Provision de bouche, les mouches s'échappent tout engluées.
Le glas de l'âme, aucun sonneur ne veut l'annoncer,
la psyché vit un drame, par Eschyle seul surpassé.
Immortelles des sous-bois, immortelles des revers de talus,
qui donc vient ici fanfaronner ses jérémiades de m'as-tu-vu ?
Ouvre les jambes, pousse du périnée, un vent t'a suffi
à faire d'un enfant viable, un mort-né, dont ton pet
Coupa l'haleine, ton entourage attendait une scène de Shakespeare,
mais l'accordéon des soufflets des poumons jouait J'expire.